Le risque incendie sous-estimé par les français
Dans les foyers en France, un incendie se déclare toutes les deux minutes, portant à 300 000 le nombre de ces accidents et causant de 200 à 300 décès tragiques par an, a-t-il été indiqué lors d’une webconférence, le 26 novembre, qui réunissait des experts de Covéa, Saretec et Vérisure.
En matière d’incendies domestiques, on ne dira jamais assez qu’il vaut mieux prévenir. Selon l’Observatoire de la Sécurité des Foyers* réalisé pour Covéa, Saretec et Vérisure sur « Les Français et les incendies domestiques », le risque incendie à domicile est globalement sous-estimé par nos concitoyens. Seulement 17 % d’entre eux considèrent que c’est une menace principale mais la proportion monte à 52 % chez ceux ayant déjà été victimes d’un incendie ou disposant d’une cheminée à leur domicile. Au chapitre de la sécurité des foyers, c’est toutefois la deuxième crainte de nos concitoyens après les cambriolages.
Xavier Ducurtil, directeur de l’engagement sociétal de Covéa, estime que « les Français connaissent plutôt bien les réflexes à avoir lorsqu’un incendie se déclare. 39 % appelleraient d’abord le 18. C’est un très bon réflexe. 14 % feraient évacuer les lieux et c’est aussi l’attitude adéquate. 7 % seulement essaieraient d’éteindre le feu, ce qui n’est pas forcément un bon réflexe ». Habiter un appartement, être dans un logement ancien et détenir une cheminée font partie des risques aggravants, la présence d’un âtre multipliant le risque incendie par dix. Les incendies sont aussi plus fréquents en hiver et, la nuit, ce risque est plus élevé de 70 %.
Jean-Vincent Raymondis, directeur général associé de Saretec France, expert en prévention et gestion des risques, indique que « dans un tiers des cas, la cause de l’incendie est une négligence. […]La deuxième cause prépondérante tient aux sinistres d’origine électrique ». Côté lieux de vie, 72 % des sinistres démarrent dans la cuisine (notamment par des aliments cuisant sans surveillance), 14 % débutent dans les chambres et 10 % commencent dans le salon. En termes de prévention, Jean-Vincent Raymondis recommande de ne pas laisser de chargeurs ou des appareils électriques constamment branchés, de ne pas surcharger les prises électriques par des branchements en cascade, de veiller à éteindre le feu dans la cheminée le soir avant de se coucher et de ne pas laisser se consumer des bougies sans surveillance.
« En 2015, la loi Morange a imposé à l’ensemble des foyers de s’équiper a minima d’un détecteur de fumée. Si l’absence de cet équipement dans un domicile où a eu lieu un incendie n’est sanctionné ni par la loi, ni par l’assureur, il a fait ses preuves en prévention », relève Guillaume Desbonnets, directeur des partenariats de Vérisure, proposant des systèmes d’alarme et de télésurveillance. En Grande-Bretagne où les détecteurs de fumée sont devenus obligatoires dans les années 90, les pouvoirs publics se sont investis à travers plusieurs actions (campagne nationale de communication, passage d’employés communaux à domicile pour relayer le message, etc.). Ces démarches se sont avérées payantes puisqu’outre-manche, le risque décès en cas d’incendie a été réduit de 80 %. En effet, un détecteur de fumée peut sauver des vies s’il est installé au bon endroit dans un logement et s’il est régulièrement testé (tous les trois mois).
Dernière recommandation de nos experts : afin d’éviter que les photos, factures, etc. des biens assurés ne disparaissent dans un incendie, mieux vaut transmettre un double de ces documents à une personne de confiance résidant ailleurs ou bien les placer sur un cloud.
Et si on en parlait ? Appelez-nous au 03 88 50 25 24